De l'éternel azur la sereine ironie Accable, belle indolemment comme les fleurs, Le poëte impuissant qui maudit son génie À travers un désert stérile de Douleurs.
Fuyant, les yeux fermés, je le sens qui regarde Avec l'intensité d'un remords atterrant, Mon âme vide. Où fuir? Et quelle nuit hagarde Jeter, lambeaux, jeter sur ce mépris navrant?
Brouillards, montez! Versez vos cendres monotones Avec de longs haillons de brume dans les cieux Qui noiera le marais livide des automnes Et bâtissez un grand plafond silencieux!
Et toi, sors des étangs léthéens et ramasse En t'en venant la vase et les pâles roseaux, Cher Ennui, pour boucher d'une main jamais lasse Les grands trous bleus que font méchamment les oiseaux.
Encor! que sans répit les tristes cheminées Fument, et que de suie une errante prison éteigne dans l'horreur de ses noires traînées Le soleil se mourant jaunâtre à l'horizon!
- Le Ciel est mort. - Vers toi, j'accours! donne, ô matière, L'oubli de l'Idéal cruel et du Péché À ce martyr qui vient partager la litière Où le bétail heureux des hommes est couché,
Car j'y veux, puisque enfin ma cervelle, vidée Comme le pot de fard gisant au pied d'un mur, N'a plus l'art d'attifer la sanglante idée, Lugubrement bâiller vers un trépas obscur...
En vain! l'Azur triomphe, et je l'entends qui chante Dans les cloches. Mon âme, il se fait voix pour plus Nous faire peur avec sa victoire méchante, Et du métal vivant sort en bleus angélus!
Il roule par la brume, ancien et traverse Ta native agonie ainsi qu'un glaive sûr; Où fuir dans la révolte inutile et perverse? Je suis hanté. L'Azur! l'Azur! l'Azur! l'Azur!
In the beginning, there was the Ocean... Then the Ocean and all the Seas took her. She got swallowed by all the Blues and by the unbalanced Waves for Eternity. The Ocean is her Universe and the Universe is all on her. She is the, and belongs to, the Sea. She was born for it and on it she will lay in the End. The enormous Ocean, the indomitable Waters, the unpredictable Wind, the Storm! She belongs to the beginning of the End. Forced to a stubborn Life in the land of all the fresh Rivers Waters, tiny Salty Tear, she will die alone. Eternally seeking for the Warmness of his arms, whoever he may be, the man who calls her from the deep of the deepest and darkener Ocean...
6 Comments:
At 22:47, isabel mendes ferreira said…
o b r i g a d o .
beijo.
At 00:33, Yegua Viciosa said…
Oi maresia,
Agrado-me muito o que deixaste em meu blogg,
Uma grande saudação desde Chile.
Carinhos.
At 20:05, Anónimo said…
* * *
At 18:22, Indibiduo said…
Cuidado com o x-man que de azul nada tem!
Beijinho
At 12:34, Alisson da Hora said…
Soneto do Desmantelo Azul
Carlos Pena Filho
Então pintei de azul os meus sapatos
por não poder de azul pintar as ruas,
depois, vesti meus gestos insensatos
e colori as minhas mãos e as tuas.
Para extinguir em nós o azul ausente
e aprisionar no azul as coisas gratas
enfim, nós derramamos simplesmente
azul sobre os vestidos e as gravatas.
E afogados em nós, nem nos lembramos
que no excesso que havia em nosso espaço
pudesse haver de azul também cansaço.
E perdidos de azul nos contemplamos
e vimos que entre nós nascia um sul
vertiginosamente azul. Azul.
At 13:34, Bernardo Souto said…
L'AZUR
De l'éternel azur la sereine ironie
Accable, belle indolemment comme les fleurs,
Le poëte impuissant qui maudit son génie
À travers un désert stérile de Douleurs.
Fuyant, les yeux fermés, je le sens qui regarde
Avec l'intensité d'un remords atterrant,
Mon âme vide. Où fuir? Et quelle nuit hagarde
Jeter, lambeaux, jeter sur ce mépris navrant?
Brouillards, montez! Versez vos cendres monotones
Avec de longs haillons de brume dans les cieux
Qui noiera le marais livide des automnes
Et bâtissez un grand plafond silencieux!
Et toi, sors des étangs léthéens et ramasse
En t'en venant la vase et les pâles roseaux,
Cher Ennui, pour boucher d'une main jamais lasse
Les grands trous bleus que font méchamment les oiseaux.
Encor! que sans répit les tristes cheminées
Fument, et que de suie une errante prison
éteigne dans l'horreur de ses noires traînées
Le soleil se mourant jaunâtre à l'horizon!
- Le Ciel est mort. - Vers toi, j'accours! donne, ô matière,
L'oubli de l'Idéal cruel et du Péché
À ce martyr qui vient partager la litière
Où le bétail heureux des hommes est couché,
Car j'y veux, puisque enfin ma cervelle, vidée
Comme le pot de fard gisant au pied d'un mur,
N'a plus l'art d'attifer la sanglante idée,
Lugubrement bâiller vers un trépas obscur...
En vain! l'Azur triomphe, et je l'entends qui chante
Dans les cloches. Mon âme, il se fait voix pour plus
Nous faire peur avec sa victoire méchante,
Et du métal vivant sort en bleus angélus!
Il roule par la brume, ancien et traverse
Ta native agonie ainsi qu'un glaive sûr;
Où fuir dans la révolte inutile et perverse?
Je suis hanté. L'Azur! l'Azur! l'Azur! l'Azur!
(Mallarmé)
Bom dia!
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